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Le Rite du mariage est une cérémonie sacrée de la Thacufeng unissant les âmes d'un homme et d'une femme devant Dieu, la communauté et leurs familles. Contrairement à d'autres rites qui se concentrent sur le rôle social ou la contribution matérielle au Beau Pays, le mariage dans la Thacufeng est avant tout une union des âmes.

Nature et philosophie

Le mariage est perçu comme l'union de deux âmes qui choisissent de parcourir ensemble le chemin de la vie, se soutenant mutuellement contre la corruption et œuvrant ensemble à maintenir la pureté de l'autre. Ce n'est pas un contrat social ou économique, bien que ces dimensions existent également, mais avant tout un engagement spirituel pris devant Dieu.

Cette vision explique pourquoi les mariés ne portent pas les tenues représentant leurs métiers ou leurs fonctions sociales, contrairement aux autres cérémonies de la Thacufeng. Au moment du mariage, ils ne sont ni soldats, ni artisans, ni érudits : ils sont simplement deux âmes pures qui s'unissent.

Le mariage est ouvert à tous les croyants ayant accompli leur Rite de passage à l'âge adulte, c'est-à-dire âgés d'au moins vingt ans. Il n'existe pas de restriction de classe sociale : un noble peut épouser une paysanne, un soldat une marchande, tant que les deux familles donnent leur accord et que les mariés sont sincères dans leur engagement.

Préparation au mariage

Annonce des fiançailles

Avant le mariage, les futurs époux doivent annoncer publiquement leurs fiançailles auprès de leur maison religieuse locale. Un délai minimum de trois mois est exigé entre l'annonce des fiançailles et la cérémonie de mariage, permettant aux familles de se préparer et aux fiancés de confirmer la solidité de leur engagement.

Durant cette période, il est attendu que les deux familles se rencontrent, discutent de l'union, et donnent leur bénédiction. Bien que l'accord familial ne soit pas strictement obligatoire, un mariage célébré contre la volonté des deux familles est mal vu et considéré comme de mauvais augure.

Purification préalable

Quelques jours avant le mariage, il est de coutume que les deux futurs mariés accomplissent un Rite d'aveu auprès d'un Kushao. Cette purification est fortement encouragée mais non obligatoire.

Déroulement de la cérémonie

La cérémonie de mariage se déroule généralement à la maison religieuse locale, en présence de la communauté, des familles, et d'un officiant, idéalement un Daoshen, mais un Kushao peut également officier si nécessaire.

Tenue des mariés

Les mariés arrivent vêtus d'une tenue blanche identique pour les deux : un tissu fin, drapé sur le corps et noué à la taille par une simple cordelette. Cette tenue symbolise la pureté des âmes et l'égalité spirituelle des époux. En portant la même tenue, les mariés affirment qu'ils ne sont plus définis par leurs rôles sociaux ou leurs métiers, mais par leur engagement mutuel.

Le blanc représente la pureté originelle de l'âme, celle que chaque être humain possède à la naissance avant que les choix de la vie ne la corrompent. En se mariant, les époux se promettent de veiller ensemble à préserver cette pureté.

Rassemblement et invocation

Les mariés se placent face à face, debout devant l'officiant, au centre de la maison religieuse. La communauté et les familles se rassemblent autour d'eux, formant un cercle.

L'officiant ouvre la cérémonie par un sermon pour rappeller l'importance du mariage aux mariés mais aussi aux spéctateurs.

Les signations rituelles

Le cœur du rite réside dans les signations rituelles, gestes par lesquels l'officiant marque symboliquement différentes parties du corps des mariés, annonçant ainsi les engagements qu'ils prennent l'un envers l'autre.

L'officiant utilise de l'huile pour tracer de petits signes sur le corps des mariés. Chaque signation est accompagnée d'une formule consacrée.

Signation des épaules

L'officiant touche les épaules des deux mariés et déclare :

"Soient signées vos épaules, pour que vous acceptiez la charge de porter ensemble les fardeaux de la vie, de soutenir l'autre dans l'épreuve, et de partager le poids de vos joies comme de vos peines."

Signation des yeux

L'officiant touche légèrement les paupières fermées des mariés et dit :

"Soient signés vos yeux, pour que vous voyiez en l'autre non pas les défauts du corps terrestre, mais la pureté de l'âme qui réside en lui. Que votre regard soit toujours bienveillant et votre jugement toujours juste."

Signation des mains

L'officiant prend les mains des mariés et les place l'une dans l'autre, puis trace un signe sur leurs paumes jointes :

"Soient signées vos mains, pour que vous œuvriez ensemble au bien du Beau Pays. Ce que vous construisez, construisez-le ensemble."

Signation des lèvres

L'officiant touche délicatement les lèvres des mariés et prononce :

"Soient signées vos lèvres, pour que vos paroles envers l'autre soient toujours vraies, jamais cruelles, et que le silence entre vous soit un silence de paix et non de colère. Parlez avec amour ou ne parlez pas."

Signation du front

L'officiant touche le front des mariés et déclare :

"Soient signés vos fronts, pour que vos pensées l'un envers l'autre soient pures, et que votre esprit œuvre toujours à renforcer votre union."

Signation du cœur

Enfin, l'officiant place sa main sur la poitrine des mariés, à l'emplacement du cœur, et prononce la formule finale :

"Soient signés vos cœurs, pour qu'ils battent désormais ensemble, qu'ils ressentent la joie et la douleur de l'autre, et que l'amour qui vous unit soit plus fort que la corruption du monde. Vous êtes désormais une seule âme en deux corps."

Cette dernière signation est la plus importante : elle scelle l'union spirituelle des époux et affirme que leurs âmes sont désormais liées pour toujours.

Échange des médaillons

Une fois les signations accomplies, les mariés échangent des médaillons gravés qu'ils porteront désormais en permanence. Ces médaillons en argent, sont gravés du prénom de l'autre époux. Le médaillon est mis autour du cou de chacun des mariés puis scéllé avec une tige à embout brullant puis subitement refroidit en versant de l'eau. La chaîne qui permet d'accrocher le médaillon à son cou est scéllée volontairement trop courte afin d'empêcher de pouvoir le retirer sans le casser.

Le médaillon symbolise que chacun porte l'autre avec soi en permanence. Perdre ou retirer volontairement son médaillon est considéré comme un signe de rupture de l'engagement marital.

Déclaration finale

L'officiant lève les mains au-dessus des mariés et prononce la déclaration finale :

"Devant Dieu, devant cette communauté, et devant vos familles, je déclare que vos âmes sont unies. Ce que Dieu a lié, que nul homme ne le sépare. Vous êtes désormais époux. Vivez dans la pureté, œuvrez ensemble, et que votre union soit une source de joie pour vous et pour tous."

Célébration post-cérémonie

Le mariage est suivi d'un banquet communautaire, généralement organisé par les deux familles ensemble. Ce repas festif célèbre l'union et permet à la communauté de souhaiter bonheur et prospérité aux nouveaux époux.

Il est également de coutume que le couple accomplisse un premier acte commun au service de la communauté dans les jours suivant le mariage : préparer un repas pour les pauvres, réparer un bâtiment public, ou toute autre contribution symbolisant leur volonté de servir ensemble le Beau Pays.

Remariage et dissolution

Le remariage après veuvage est autorisé et ne porte aucun stigmate. L'âme du conjoint décédé a rejoint le vent, et le veuf ou la veuve est libre de s'unir à une nouvelle âme. Le rite est identique, bien qu'il soit de coutume de mentionner brièvement le conjoint décédé lors de la cérémonie, en demandant sa bénédiction depuis le vent.

Le divorce est mal vu. Il nécessite l'intervention d'un Daoshen ou d'un Ryùshen, qui évalue si la rupture est justifiée (violence, trahison grave, abandon). Un divorce prononcé entraîne la restitution des médaillons à la maison religieuse.