Rite Thacufeng de dispersion
Autres actions
Le Rite de dispersion est une cérémonie de purification majeure de la Thacufeng, destinée à disperser la corruption errante qui s'accumule dans les lieux où de nombreuses personnes sont mortes. Ce rituel est essentiel pour maintenir la salubrité spirituelle des territoires de l'Empire et protéger les vivants de l'influence néfaste du mal libéré par les défunts.
Nature et importance
Selon la doctrine de la Thacufeng, lorsqu'une personne meurt, la corruption accumulée dans son âme durant sa vie s'échappe et erre au lieu du décès et dans ses environs proches. Dans les endroits où se sont produites des morts massives : champs de bataille, prisons, lieux d'exécution, sites de catastrophes naturelles, cette corruption s'accumule en quantités jugées dangereuses pour les croyants, créant des zones "spirituellement contaminées".
Ces lieux deviennent des foyers de mal qui peuvent provoquer chez les vivants des cauchemars persistants, des pensées suicidaires, des accès de violence inexpliquée, de la folie, ainsi que des maladies physiques plus récurrentes. Le Rite de dispersion vise à repousser cette corruption loin des zones habitées, dispersant le mal errant vers des terres désertes où il ne pourra plus nuire.
Contrairement au Rite d'expulsion que tout le monde peut pratiquer, le Rite de dispersion nécessite une formation religieuse et ne peut être officié que par un membre du clergé ayant au minimum le rang de Kushao. Cette restriction s'explique par la complexité du rituel et les risques que l'officiant encourt s'il commet une erreur.
Circonstances d'application
Le Rite de dispersion est pratiqué dans plusieurs situations :
- Après une bataille, lorsque des dizaines ou des centaines de soldats sont tombés sur un même lieu
- Dans les prisons et lieux d'exécution, de manière régulière (généralement une fois par saison)
- Sur les sites de catastrophes naturelles ayant causé de nombreuses victimes (séismes, inondations, incendies)
- Dans les villages ou quartiers frappés par des épidémies meurtrières
- Sur demande des autorités civiles ou militaires lorsqu'une zone présente des signes manifestes de contamination spirituelle (multiplication de maladies, comportements violents anormaux, cauchemars collectifs)
Les monastères tiennent des registres des lieux nécessitant une purification régulière, et les Kushao effectuent des tournées périodiques pour accomplir le rite dans ces zones à risque.
Préparation de l'officiant
Avant de procéder au Rite de dispersion, l'officiant doit lui-même se préparer spirituellement. Il jeûne pendant une journée entière et revêt une tenue cérémonielle blanche symbolisant la pureté. Il se munit également d'un encensoir contenant des herbes dont la fumée dégageant une mauvaise odeur est censée repousser la corruption ainsi que d'un bâton de bois béni.
Déroulement du rituel
Le Rite de dispersion se déroule idéalement à l'aube, moment où le vent se lève naturellement et peut aider à disperser la corruption.
Première étape : la délimitation
L'officiant trace un cercle autour de lui avec son bâton, marquant la frontière entre la zone pure (à l'intérieur du cercle) et la zone contaminée (à l'extérieur). Ce cercle le protège de l'influence directe de la corruption pendant la cérémonie.
Il plante ensuite son bâton au centre du cercle et allume l'encensoir, laissant la fumée s'élever vers le ciel.
Deuxième étape : l'invocation
L'officiant lève les bras vers le ciel et invoque silencieusement le vent sacré à son aide.
Il prononce ensuite les noms des défunts connus qui sont tombés en ce lieu. Cette étape peut prendre du temps après une grande bataille. Lorsque la liste de victimes n'est pas connue, il est courant de dire les noms des défunts connus suivi de la mention « Et tous les autres défunts inconnus ».
Troisième étape : la confrontation
L'officiant abaisse ses bras et fixe le sol devant lui. Puis, d'une voix forte et autoritaire, il prononce :
"Disperse-toi, esprit immonde, et va ! Erre loin, loin d'ici !"
Quatrième étape : la dispersion
L'officiant retire son bâton du sol et le pointe successivement vers le nord, le sud, l'est et l'ouest, élançant à chaque fois son encensoir vers l'avant.
Cinquième étape : la clôture
L'officiant dépose alors au centre du cercle tracé l'encensoir encore allumé et son bâton. La zone est dès à présent considérée comme sans danger, l'officiant peut quitter le cercle ou non s'il le souhaite tandis que les observateurs lointains peuvent s'ils le souhaitent venir dans l'ancienne zone contaminée.
Le rituel se termine officiellement lorsque l'encensoir s'éteint de lui-même, signe que la dispersion est achevée.