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Ceci est le récit de la chronologie du monde connue par les habitants de l'époque actuelle : 2925 (Année réelle + 900 ans). Toutes les informations présentes ici sont théoriquement ce qu'un habitant du monde bien renseigné pourrait connaître.

Ère de l’Unification Linguistique (–348 à –295)

An -348
Sous le règne de Locai Iᵉʳ de Belfeng, deuxième empereur de la dynastie Belfeng, l’Empire de Belda’ connaît une expansion considérable mais souffre d’une profonde fragmentation culturelle et linguistique. Les dialectes locaux se multiplient, entravant la communication entre les régions et seigneuries et compliquant l’administration impériale. Locai Iᵉʳ de Belfeng confie alors à un érudit et moine respecté, Yuan Sèyun, la mission d’unifier les langues de l’Empire.

Yuan consacre le reste de sa vie à voyager de régions en régions et de seigneuries en seigneuries, étudiant les parlers, les rites et les structures symboliques des peuples du continent. Son objectif n’est pas seulement politique : il souhaite créer une langue commune fondée sur l’équité, capable de refléter la diversité tout en la reliant à une même racine impériale.

An -315
Atteint d’une maladie paralysante, Yuan meurt avant d’achever son œuvre. À sa mort, ses disciples conservent ses notes : un ensemble de manuscrits dispersés et inachevés décrivant la grammaire et la phonétique d’une langue universelle. Privé de son impulsion initiale et sans directive impériale claire, le projet est abandonné. Les manuscrits s’enlisent dans les archives monastiques, et le nom de Yuan sombre peu à peu dans l’oubli.

An -307
Locai Iᵉʳ de Belfeng s’éteint. Son fils, Lianlù Iᵉʳ de Belfeng, lui succède sans heurts et poursuit la lignée. Le jeune empereur hérite d’un Empire stable, mais divisé culturellement : les fractures linguistiques s’étant encore accentuées durant les dernières décennies.

An -306 Sous le règne de Lianlù Iᵉʳ de Belfeng, le nom de Yuan Sèyun réapparaît. Un vieux moine, dernier disciple de Yuan, présente à l’empereur les fragments du travail de son maître. Touché par la vision universelle de Yuan et conscient de la valeur politique d’une langue commune, Lianlù Iᵉʳ de Belfeng décide de relancer officiellement le projet d’unification linguistique.

Il ordonne à plusieurs cercles religieux et administratifs d’étudier les textes laissés par Yuan, et d’en établir une version systématisée. Le travail s’étend sur plus d'une décennie, mêlant philologie, religion et raison d’État.

An -295 Après des années d’études et de débats, le Sèyun est officiellement proclamé langue de l’Empire de Belda’. Lianlù Iᵉʳ de Belfeng impose son enseignement à tous les enfants, dans le cadre d’un vaste programme de rééducation linguistique supervisé par les monastères. Cette réforme, d’abord présentée comme un instrument d’unité et de progrès, est saluée dans les régions nord-ouest. Mais dans les régions orientales et méridionales, elle est vécue comme une imposition culturelle et une tentative d’effacement des identités locales. Les tensions grandissent, les premiers troubles éclatent. Ainsi, la langue née du rêve d’un moine pour unir les peuples devient paradoxalement le terreau de nouvelles divisions.

Ère des tensions (-295 à 0)

Ère des scissions (An 0 à 594)

An 0
Le général Golgoroso, commandant issu du Sud et très populaire parmi ses troupes, entre en désaccord profond avec l’Empereur de Belda’. Refusant la centralisation croissante du pouvoir impérial et dénonçant l’exploitation des provinces méridionales, il proclame l’indépendance du Sud sous le nom de « Royaume de Solkez ». Pour marquer cette séparation, il instaure un nouveau calendrier à compter de l’an zéro de l’indépendance. Ce calendrier, plus simple que le calendrier traditionnel de Belda', s’imposera progressivement dans l’ensemble des nations pour sa simplicité d'utilisation (années incrémentales).

An 262
Un séisme d’une ampleur sans précédent ravage l'archipel contrôlé par la seigneurie miradanaise. Les raz-de-marée qui s’ensuivent détruisent la moitié de la côte mirandaise. Environ 70 000 morts, soit près de 40 % de la population, sont recensés. La seigneurie de Thalun, épargnée par la catastrophe, apporte immédiatement son soutien : vivres, artisans, et main-d’œuvre affluent vers Miradan, renforçant temporairement les liens entre les deux seigneuries.

An 298
Trente ans après le désastre, la seigneurie miradanaise se reconstruit lentement, grâce notamment à l’aide de Thalun. Mais le Seigneur de Thalun reproche à l’Empereur de Belda’ son inaction et son indifférence. Ce dernier justifie le refus d’aide par la nécessité de financer le front contre Solkez. La fracture politique s’élargit : Belda’ se concentre sur sa guerre méridionale, tandis que Miradan et Thalun se rapprochent économiquement.

An 301
Abandonnée par Belda’, la seigneurie miradanaise proclame son indépendance. Les onze grandes familles les plus influentes de Miradan fondent alors le Conseil collégial de Miradan, une institution oligarchique qui gouvernera durablement la région. La même année, Miradan adopte officiellement le calendrier de Solkez, se dissociant d'autant plus de Belda’.

An 387
Un ingénieur mirandais met au point l’imprimerie à caractères mobiles, première du genre. Conçue pour l’alphabet mirandais, cette invention ne peut être adaptée au Sèyun, la langue impériale de Belda’, fondée sur un système logographique complexe.

An 525
Faute d’héritier direct à la dynastie régnante, le pouvoir revient traditionnellement à la branche la plus proche de la lignée impériale. Ainsi est couronné Shonatan III d'Èlyan, premier empereur de la nouvelle dynastie.

An 538
L’Empereur Shonatan III ordonne une réforme du Sèyun, visant d’abord à le rendre compatible avec l’imprimerie à caractères mobiles inventée plus tôt. Mais la réforme dépasse le domaine technique : elle introduit des changements grammaticaux et lexicaux majeurs. Le Èlyan Sèyun devient la langue officielle de Belda’, imposée dans les institutions et les échanges administratifs.

Cette décision provoque une vive opposition par le seigneur de Thalun, région attachée à la tradition. Refusant d’abandonner le Sèyun traditionnel, Thalun accuse l’Empereur d’uniformisation culturelle autoritaire. Les tensions, déjà anciennes, s’enveniment.

An 540
Excédé par la résistance de Thalun, Shonatan III envoie des missionnaires impériaux pour faire appliquer la réforme. Le Seigneur de Thalun les accuse de propagande impériale et les expulse de ses régions. Deux semaines plus tard, le 7 novembre, Belda’ répond par la force : le groupe armé Liorushi et 10 000 soldats impériaux assiègent la capitale commerciale de la seigneurie. Les routes sont bloquées, la famine s’installe : c'est un siège total, Belda’ demande l'abdication de la famille seigneuriale historique.

An 541
Alerté par le siège en cours dans la seigneurie de Thalun, le Conseil collégial de Miradan vote le 17 janvier l’envoi de 500 soldats pour libérer Thalun. Ces troupes, équipées des nouvelles technologies de pointe miradanaises : les foënes à propulsion d’Aerin, infligent à Belda’ une défaite écrasante : près de 4 700 morts impériaux contre seulement 8 pertes mirandaises. Le choc est immense : Miradan démontre pour la première fois sa supériorité technologique au monde entier. Belda’, humilié, renonce à toute riposte.

Thalun signe aussitôt un pacte de protection avec Miradan : Miradan maintient une garnison de 1 000 soldats sur place, en échange de réductions commerciales allant jusqu’à 80 %. L’Empire se retire définitivement de la région.

An 543
Après deux années de négociations, Shonatan III signe l’Acte d’indépendance de Thalun, reconnaissant l’État de Thalun comme puissance souveraine. Belda’ conserve seulement 10 % du territoire frontalier pour sécuriser la limite avec Solkez.

An 549
Shonatan III d'Èlyan décède. Son fils, Shonatan IV Èlyan, lui succède sans contestation. La transition se fait pacifiquement.

An 564
À l’opposé de son père, Shonatan IV se montre conciliant, diplomate et pacifique. Surnommé « Shonatan le Bon », il consacre son règne à restaurer la confiance entre Belda’, Thalun et Miradan. Les routes commerciales rouvrent, les ambassades reprennent, et un relatif apaisement s’installe.

Mais les rancunes persistent :
à Belda’, les partisans de feu Shonatan III accusent Miradan d’avoir utilisé la guerre pour tester ses armes ;
à Thalun et Miradan, on n’oublie pas les famines et massacres provoqués par l’armée impériale.

Conscient de ces plaies, Shonatan IV refuse toute vengeance. Il sait que Belda’ ne pourrait vaincre Miradan militairement, et préfère la stabilité à l’orgueil.

An 584
Naissance de la fille unique de Shonatan IV d’Èlyan. Souhaitant un héritier masculin, Shonatan fait cacher l’existence de l’enfant au monde extérieur. La fillette est confiée à la Foi, qui l’élèvera dans le secret.

Ère de la rupture Èlyan (594–618)

An 594
L’empereur Shonatan IV d’Èlyan meurt sans héritier officiellement reconnu : seule subsiste sa fille cachée, considérée comme inéligible selon la coutume, qui privilégie les hommes pour le trône impérial. Commence alors une période de vacance du pouvoir, marquant le début de l’Ère dite de la rupture Èlyan.

An 595
Après un an de recherches, aucun successeur légitime n’est trouvé, la fille de Shonatan IV reste cachée par la Foi et méconnue de l'opinion publique. Le vide politique plonge l’Empire dans le chaos : la frontière avec Solkez se désagrège, et les armées de Solkez entament une offensive fulgurante. Des dizaines de milliers d’habitants de Belda’ sont massacrés ou réduits en esclavage sur les îles de Tie’uoda’. Sur le continent, seule Thalun résiste, grâce au soutien militaire miradanais à ses frontières.

An 596
Un ancien professeur de l’Académie diplomatique de Belda’, Joan Orik, sort de l’ombre. Face à l’effondrement de l’État, il parvient à réunir les généraux dispersés et à organiser une contre-offensive efficace. Sous sa direction, l’armée impériale repousse Solkez et sauve la capitale de Belda’. Son nom commence à circuler dans les cercles militaires comme celui d’un stratège providentiel.

An 607
Après plus d’une décennie de guerres, les frontières de Belda’ se stabilisent, bien qu’amputées d’une partie de Belshu’. Joan Orik est désormais reconnu comme le véritable chef de fait de l’Empire.

An 608
Le 16 juillet, Joan Orik est proclamé Empereur de Belda’ par les principaux généraux militaires. Prenant le nom de Joan Iᵉʳ d’Orik, dit « Le Salvateur », il fonde la dynastie Orik. Mais son absence totale de lien avec la lignée Èlyan, et le fait qu’il n’ait pas reçu la bénédiction de la Foi, alimente de vives controverses sur la légitimité de son règne.

An 614
Deux tentatives d’assassinat sont menées par des familles notables de Belda’ jugeant l’empereur illégitime. Joan Iᵉʳ d’Orik en réchappe, mais ces événements marquent un climat politique délétère, la loyauté se fragilise.

An 618
Une femme de 34 ans, Jan d’Èlyan, émerge soudainement dans la sphère publique de Belda’. La Foi affirme qu’elle est la fille cachée de Shonatan IV, tenue secrète depuis sa naissance pour la protéger. L’opinion publique, fidèle à la Foi, se rallie massivement à elle.

Fidèle à sa parole, Joan Iᵉʳ d'Orik abdique sans résistance, déclarant qu’il rendrait toujours le trône à un descendant légitime de la lignée Èlyan.

Ainsi s’achève la dynastie dite du « non-sang », et s’ouvre le règne de Jan Iʳᵉ d’Èlyan, première impératrice de l’histoire connue de Belda’. Rien n’interdisait formellement à une femme d’accéder au trône, mais la coutume l’avait toujours empêché.